mercredi 25 novembre 2009

Sophie

Les choses ne sont ni claires, ni simples en ce moment. J'ai quitté A, ma ville natale pour de nouvelles aventures sur le campus de N. Je ne suis définitivement plus une adolescente, heureusement. Ca m'a pris une semaine pour déménager mes affaires qui consistent en fringues et bouquins. Mais ce n'était pas rien d'enlever toutes ses choses, de jeter un dernier regard vers l'esplanade, les endroits ou habitaient mes amis qui aujourd'hui, pour la plupart ne le sont plus, passer devant l'église, la grande rue qui sont pleines de souvenirs...
Je sais que j'ai de la matière pour "La petite..." : ce roman a 3 personnages, 1 mère et ses deux filles, la mère étant le personange principal. C'est le premier manuscrit pour lequel j'ai décidé de ne rien écrire tant que l'histoire en entier ne serait pas totalement dans ma tête, et la construction avance, lentement.
Donc, l'introduction de mon personnage principale commencerait par ses souvenirs de sa ville d'enfance. Super.
Mais ça ne marche plus. Quand j'ai commencé a écrire il y a 10 ans (j'ai l'impression d'être une très vieille mamie...) j'étais persuadée que tout écrivain digne de ce nom ne devait tirer aucun élément de sa vie personnelle pour nourrir son œuvre. Vous vous doutez bien que les histoires qu'écrivait la petite Aude de 8 ans était nulle et s'était pourquoi elle ne gagnait aucun concours littéraire enfant. Le déclic a eu lieu vers mes 12-13 ans, et mes histoires se sont améliorées.
Mais la j'ai envie de dire stop. Ma vie entière est consacré à ma réussite professionnelle et pour cela j'ai sacrifié (et je continue d'ailleurs) beaucoup, pour quel résultat? J'ai été publié quelques fois, vous me verrez deux ou trois fois à la télé l'année prochaine, mais c'est tout. Ce n'est pas suffisant.
Tout les évènements négatifs qu'il m'arrive, je les mets avec délectation dans le scénarios de mes bds, ou websérie, ou dans mes romans et nouvelles, pour ne pas parler de mes poèmes et chansons.
Je suis devenue une éponge et comme mon adoré Truman Capote, les gens qui m'entourent je les décortique, les digère pour qu'ils réapparaissent sur papier. C'est invivable, aujourd'hui j'ai eu l'exemple de la folie que peut atteindre un apprenti écrivain incapable de mettre de la distance entre lui et le monde, car ce qu'il vit est tout ce qu'il écrit, sa vie est un roman.
Mais les choses qui sont passées à la trappe, je veux les récuperer. Ce n''est plus possible d'être menée uniquement par son ambition parce que quand le téléphone reste muet toute la journée et que les lettres sont négatives, que reste-t-il?
Je vais faire une pause.

1 commentaire:

  1. Il reste qu'au moins, tu essayes.
    D'habitude je passe ici, de temps en temps, sans laisser de commentaire, mais là, l'envie me prend.
    Tu as peut-être l'impression qu'il ne reste rien, que ta vie est happé par le papier, sauf que moi, c'est ce rien que j'admire. Parce que ma seule envie, c'est d'abandonner tout ce que je vais, de pouvoir écrire tout le temps, de pouvoir laisser cours à tous ces projets que j'ignore.
    Ta vie, à défaut d'être réjouissante, est "vraie". Tu fais ce dont tu as envie et tu ne t'avilis pas dans des études ennuyantes au possible. Et, j'en suis sûre, ça te donnera pas mal d'idées pour écrire.
    Alors, petite demoiselle, écris, mène des projets à bien... Comme ça, même si le téléphone est muet, donne nous au moins de tes nouvelels par tes livres, des magazines, ou à la télévision.
    J'attends de t'y voir...
    T.

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